La photographie surgit brutalement dans l’Occident à la fin du 19ème siècle, heurtant le monde ronronnant de la peinture ; pire, elle revendique le statut d’œuvre d’art, sans l’obtenir avant le 20è siècle. Au 19eme siècle, la photographie est avant tout un outil industriel ; on n’envisage pas un cliché comme une œuvre d’art, mais son apparition a une influence forte sur l’art : elle remet en question la vérité de l’image peinte, elle perturbe la pratique du portrait ; peu à peu, le photographe devient le seul traducteur de la réalité objective. La mise au point vers 1880 de nouveaux appareils photographiques instantanés, de petit format et au fonctionnement simplifié, mit à la portée d’un large public d’amateurs le procédé élaboré par Daguerre dès 1839. Luttant contre la standardisation des images qui découlait de cette révolution technique, une catégorie d’amateurs s’efforça d’élaborer une esthétique photographique propre et de placer l’acte artistique au cœur même de la pratique de la photographie. C’est le mouvement « Pictorialiste » dans lequel les images photographiques ont souvent un aspect pictural. C’est une esthétique qu’on pourrait appeler aujourd’hui hybride.
Reprenant à mon compte mais avec la technologie d’aujourd’hui l’ idée d’entremêler la peinture et la photographie, je crée depuis plusieurs années des séries qui les relient de différentes manière. Dans la série Caravagesques, j’ai utilisé les différents éléments plastiques qu’employait Caravage dans ses peintures: la lumière, le contraste, les compositions. Dans la série « Courbet et moi », j’ai projeté sur moi l’image de la peinture « Le désespéré » de Courbet, mêlant les traits du peintre aux miens.
Pour cette nouvelle série, je réalise d’abord des peintures abstraites, puis je les projette avec un vidéo projecteur sur les danseurs en mouvement. Je veux montrer ici à la fois ma passion pour la peinture et la rencontre possible des trois arts : la danse, la photographie, la peinture.
La série est en cours.
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