« Le monde ne cesse de faire des plis. Des plissements géologiques aux plis sur l’eau, des rides du corps aux drapés du vêtement, le pli est le mouvement même de la vie et il en est la trace…

Qui dit pli, dit profondeur, volume, jeux d’ombre et de lumière.  » Quand il y a pli, il y a mystère « , dit le photographe John Stewart.

Voilà pourquoi plis et drapés hantent depuis toujours l’histoire de l’art : de la technique du « pli mouillé » dans la statuaire grecque aux Traités du pli de la Renaissance, du « maître de la draperie », Nicolas Poussin, au « pliage comme méthode » de Simon Hantaï.

Sans pli pas d’histoire de la mode non plus, laquelle décline depuis toujours plis plats, plis creux, plis accordéon et plissés soleil, des fraises de la Renaissance aux jupes plissées. Jadis on plissait à l’ongle les blouses en lin des patriciennes. Au XXe siècle, les couturiers Mariano Fortuny puis Issey Miyake redonneront ses lettres de noblesse au grand art du plissé.

Mais on ne plie pas que du tissu. La technique du papier plié – ou origami -, qui nous vient d’Extrême-Orient, a d’abord servi pour la confection d’objets de prière et d’offrande avant de devenir une pratique ludique. Aujourd’hui, des artistes japonais et français utilisent cette technique pour fabriquer d’étonnantes oeuvres d’art ». Extraits « Les plis » de Nadine Vasseur.