J’ai découvert des fresques illustrant la Danse Macabre au cours d’un de mes voyages et ce thème médiéval m’a beaucoup inspiré.
La Danse macabre est un motif artistique populaire à la fois présent dans le folklore européen et élaboré à la fin du Moyen Âge. Elle est un élément, le plus achevé, de l’art macabre du Moyen Âge, du XIVe au XVIe siècle. Cette forme d’expression est le résultat d’une prise de conscience et d’une réflexion sur la vie et la mort, dans une période où celle-ci est devenue plus présente et plus traumatisante. Les guerres — surtout la guerre de Cent Ans — les famines et la peste, ont décimé les populations. Les vivants sont, dans ces fresques, des personnages représentant les différentes strates sociales et les morts sont squelettiques, dansent, font des cabrioles, se moquent et entraînent vers la mort les vivants.
Après avoir collecté de nombreuses données sur cette idée, et dans le projet de la mélanger avec la danse contemporaine, j’ai choisi des danseurs de hip hop et street danse pour les photographier.
J’aime travailler avec des danseurs car, artistes eux-mêmes, ils sont créatifs et réactifs aux propositions artistiques. En général, les prises de vue sont des moments très riches, de correspondance entre nos deux disciplines, de communication entre nous. C’est pour moi un grand moment de création.
Nous avons fait des prises de vue en écoutant en boucle « La danse macabre » de Camille Saint-Saëns J’avais préparé un masque de tête de mort pas effrayant du tout et il est porté dans certaines prises de vue par les danseurs.
Tout d’abord j’ai fait un tri parmi les photographies, puis j’ai travaillé ces prises de vue sur ordinateur. Le but est de créer un ensemble d’images entre humour et drame, dérision et tragédie comme l’y incitent les strophes suivantes (Les deux dernières strophes du livret de Saint-Saëns)
Zig et zig et zig, quelle sarabande !
Quels cercles de morts se donnant la main !
Zig et zig et zag, on voit dans la bande
Le roi gambader auprès du vilain!
Mais psit ! Tout à coup on quitte la ronde,
On se pousse, on fuit, le coq a chanté
Oh ! La belle nuit pour le pauvre monde !
Et vivent la mort et l’égalité !
La série est en cours.
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